Après maints reports, le procès en appel opposant la Société industrielle de transformation d’acier au Burkina (SITAB) à son ancien directeur général, Youssef Omaïs, a pu enfin se dérouler, ce 28 novembre 2022, à la Cour d’appel de Ouagadougou. Après un peu plus de dix heures d’audience, le procureur a requis 3 ans de prison ferme pour l’ex-DG et 7,5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts. Le verdict sera connu le 23 janvier 2023.
Comme à leur habitude les avocats des accusés ont tenté à nouveau d’attaquer la procédure afin d’obtenir un report de l’audience. Mais cette fois, ils se sont résolus à aller au procès qui aura duré environ dix heures d’horloge et vu défiler à la barre plusieurs témoins. Les autres chefs d’accusation n’ayant pas été retenus (voir ici), l’ancien directeur général de la Société industrielle de transformation d’acier au Burkina (SITAB), Youssef Omaïs, comparaissait pour « abus de biens sociaux » pendant sa direction entre 2000 et 2018.
En effet, le Conseil d’administration de la SITAB lui reproche d’avoir abusé de la société à titre personnel, notamment à travers la conclusion de contrats léonins avec des sociétés dont il a suscité la création, des dépenses de prestiges estimées à une centaine de millions de francs CFA l’an et la création d’une société concurrente dénommée IBAFER, ayant le même objet social que la SITAB dont il était le directeur général. Le préjudice subi par la SITAB est estimé à plus de 6 milliards FCFA.
Convoqué à la barre, Youssef Omaïs a balayé toutes les accusations dont il faisait l’objet mais en reconnaissant avoir créé un certain nombre d’entreprises ayant des contrats avec la SITAB. Cependant assure-t-il : « Tout a été fait dans la transparence (…) Je n’ai jamais abusé des biens de la société ». Pour lui, il s’agit plutôt d’avantages dont il a bénéficié et que le président du Conseil d’administration de la société lui a accordé de façon verbale. Une ligne de défense contestée par le PCA de la société, Mouhamed Fares qui a soutenu que l’accusé a abusé de sa confiance et des biens de la société : « Nous ne l’avons jamais autorisé à faire supporter ses charges personnelles par la SITAB ».
A la suite de Youssef Omaïs, son épouse est venue témoigner à la barre. Celle-ci a avancé qu’elle avait hérité de son père. Toute chose qui lui aurait permis de créer une société dont elle n’était pas, selon elle, la gérante. Si fait qu’elle n’avait pas de regard sur la société. De ce fait, elle ne pouvait savoir que sa société avait conclu des contrats avec la SITAB alors dirigée son mari.
A l’issue des auditions, le procureur général a requis trois ans de prison ferme pour Youssef Omaïs, un an ferme pour ses complices et 7,5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts. Le verdict sera connu le 23 janvier 2023.
Par Wendkuni Anselme SAWADOGO (www.burkinanews.info)