Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a rencontré la communauté estudiantine du Burkina, ce mardi 17 janvier 2023. Retour sur quatre questions « chaudes » des étudiants qui ont retenu l’attention et suscité de vives réactions dans l’amphi H de l’université Ouaga 1 Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou.
Quelle est votre plus grande peur en tant que président ? A cette question, le président de la transition a répondu : « Ma plus grande peur, c’est de trahir ce peuple-là ». Cette question est d’ailleurs saisie comme une aubaine par le capitaine pour donner des conseils à ses « camarades » du jour. « Si Dieu doit me donner 1 milliard de FCFA et que je ne suis pas capable de donner 50 millions à un jeune pour se développer, qu’il ne me donne pas cet argent. La dignité de l’homme doit être toujours prioritaire. Ce qui peut facilement amener à trahir, c’est l’argent. C’est ce côté auquel il faut faire très attention » s’est-il convaincu.
Faites-vous confiance à vos fidèles compagnons ? Face à cette autre question, le capitaine Ibrahim Traoré n’a pas pu s’empêcher de sourire. Et de rassurer : « Tu as bien dit (fidèles) compagnons ; ils sont fidèles. Ne vous en faites pas ! La particularité entre moi et mes compagnons, c’est que la guerre n’est pas que mauvaise. À travers la guerre, on a vécu beaucoup d’épreuves ensemble. Soyez sûrs ! On a côtoyé plusieurs fois la mort ensemble sur le terrain. Ça, c’est le lien le plus fort qui soit ».
Quelle est votre appréciation de la présence des institutions et de l’armée françaises au Burkina ? « Il y a une question à laquelle peut-être on ne peut pas répondre directement. La question qui vise un pays particulier. Mais peut-être que dans les jours à venir, vous verrez un certain nombre d’informations tendant à revoir nos relations. Nous voulons être souverains et notre souveraineté, on va la prendre. Ça se fait en douce. Je ne souhaite pas qu’il y ait de la violence. La jeunesse qui est là doit se départir de la violence. Je vous veux tous en bonne santé pour qu’on puisse construire. Soyez tous focus sur notre objectif, notre développement », a-t-il répondu.
Le délégué de l’université Thomas Sankara, Justin Dabiré, a demandé s’il y a un mécanisme qui permet aux étudiants de s’enrôler en tant que Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) tout en poursuivant leurs études. Là, le président a été bref et précis : « Nous n’allons pas vous donner des kalachnikovs pour aller combattre, nous allons créer les conditions pour que vous puissiez fabriquer des kalachnikovs ».
Par Nafongo Moussa TRAORE (www.burkinanews.info)