Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) était face aux médias, jeudi 17 mars 2022 à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et sa gestion du pouvoir d’Etat.
« L’irruption de l’armée dans la gestion des affaires de l’Etat constitue un retour en arrière, un revers sérieux dans notre jeune processus démocratique », a déclaré d’entrée de jeu, Issiaka Ouédraogo, président du Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG).
Et de clamer que les comportements du MPSR compromettent et hypothèquent les chances du Burkina Faso d’avoir des institutions fortes et stables. Même s’il estime que le président Kaboré a une part de responsabilité dans sa chute, Issiaka Ouédraogo est convaincu d’une chose : « En démocratie, les contradictions doivent se régler de manière démocratique, sous peine de donner lieu à des situations ubuesques qui ne font ni honneur au droit, ni à l’Etat de droit ». A cet effet, il a exigé une clarification du statut juridique de Roch Marc Christian Kaboré en rapport avec sa détention. Depuis le coup d’Etat, croit-il savoir, l’ancien président n’est pas libre de ses mouvements.
Situation sécuritaire peu reluisante
Concernant le gouvernement de transition, le premier responsable du CISAG a dénoncé un casting qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour le Burkina Faso notamment au regard des différents remous observés dans la désignation des membres de l’Assemblée législative de Transition. Et de dénoncer le caractère non inclusif du processus. « Nous pensons qu’il faut ajouter les partis politiques sans inclusion », exhorte-t-il.
A en croire Issiaka Ouédraogo, depuis l’arrivée du MPSR au pouvoir, le constat est que la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée. Pire, la situation continue, a-t-il dit, de s’aggraver. Toute chose qui a suscité des appels à manifester contre le pouvoir en place. Somme toute, le CISAG a demandé au MPSR de « travailler à atténuer les souffrances des populations, à se départir du folklore institutionnel et éviter de se laisser embarquer dans des aventures qui seraient éloignées des préoccupations légitimes des Burkinabè ».
C’est pourquoi, le CISAG a interpellé le gouvernement de transition sur le rôle qui est le sien, à savoir la reconquête du territoire national des mains des groupes armés et le retour à brève échéance dans leurs localités respectives de tous les déplacés internes.
Par Amsétou SAWADOGO pour Burkinanews.info