Dans le présent communiqué, l’Autre Burkina par la voix de son président Alain Zoubga réagi aux sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali lors de son dernier sommet extraordinaire.
Le dimanche 09 Janvier 2022, à l’issue de son dernier Sommet extraordinaire d’Accra, la CEDEAO a sanctionné très lourdement le Mali et pire elle menace d’y intervenir militairement pour rétablir son ordre « constitutionnel » !
Pour de nombreux citoyens d’Afrique et à travers le monde, ces sanctions sont inacceptables dans la forme, dans le fond et dans leur esprit, du fait de leur caractère inhumain, lâche et même criminel.
En effet, tout indique que l’organisation sous régionale est dans une logique de guerre, celle déclenchée depuis des mois par une certaine communauté internationale contre le Mali comme l’atteste ouvertement le point 11 du communiqué relatif à la société de sécurité privée Wagner de Russie. Toute chose qui montre que dans le fond la question de la durée de la transition n’est qu’un alibi. Ainsi cette organisation complice des Etats de la fameuse communauté internationale est interpellée vertement à renter ouvertement en scène contre un pays frère de notre sous-région. En réalité, il s’agit de bloquer le processus de « refondation » entamé par la transition car selon ses adversaires, il pourrait éventuellement « déstabiliser » l’ordre sociopolitique de domination et d’exploitation en cours au Mali et dans d’autres pays. Dès lors, la peur de voir réapparaitre certaines velléités d’affranchissement des nations face aux Etas vampires est réelle ! C’est pourquoi, nous sommes convaincus que la grande divergence est loin d’être seulement un problème de la durée du chronogramme.
Et pour mieux s’en convaincre il suffit de se référer à la déclaration du Président du Faso qui considère que seul un régime « démocratiquement élu » peut conduire les réformes annoncées. Et pourtant, du fait de ses capacités d’analyse politique, et à travers l’expérience vécue au Burkina ainsi que celle dans la quasi-totalité des Etats de la région sous domination française, le Président KABORE sait parfaitement que ses propos relèvent de la fiction ! Nous rappelons au Président KABORE qu’en Août 83 nous n’avons pas eu besoin de l’avis d’un quelconque dirigeant de la région pour déclencher la Révolution car il s’agissait d’une question de souveraineté du peuple.
En outre, de nombreux régimes dits démocratiquement élus, comme c’est le cas du régime MPP, le sont à travers la fraude électorale, la corruption et les achats de consciences et leur préoccupation première c’est de travailler à leur propre survie en préparant les prochaines élections. On pourrait du reste demander au Président où en est-il avec sa réforme constitutionnelle depuis plus de 06 ans au pouvoir et qu’en outre, le besoin de réforme profonde contre la corruption entre autres attend toujours. Il est facile de comprendre pourquoi ces régimes ne se préoccupent guère des réformes fondatrices car ces réformes peuvent remettre en cause leurs bases électoralistes et leurs intérêts souvent égoïstes !
Et si l’on s’en tient uniquement au chronogramme de fin février 2022, aujourd’hui nous sommes d’avis que dans un pays en guerre comme au Mali et au Burkina Faso, les élections ne sont pas une priorité pour le peuple. En dernière analyse disons que l’on n’impose pas la démocratie de l’extérieur, la démocratie se construit à l’intérieur!
Dans le contexte actuel, défendre le Mali voisin c’est se défendre et nous savons que le Mali peut compter sur d’autres pays comme l’Algérie, la Russie, la Chine, la Turquie, la Guinée ce pays frère que la CEDEAO surveille comme du lait sur du feu et aussi certainement sur les peuples de la sous régions comme le nôtre. Les sanctions contre le Mali constituent une violation de l’indépendance et de la souveraineté du Pays et elles rappellent celles imposées à la Côte d’Ivoire lors de la grave crise postélectorale par ces mêmes acteurs avec leur corollaire de crimes.
Pour le cas du Mali, nous lançons un appel aux démocrates maliens à s’unir pour mener à terme ce qui peut représenter désormais le début d’un mouvement de libération du peuple à caractère social et démocratique, nonobstant la nécessité d’une réflexion profonde sur la direction du mouvement.
En outre nous interpellons le Président KABORE pour qu’il prenne contact avec ses paires de la CEDEAO afin que ces derniers lèvent les sanctions contre le peuple malien en sortant de leur logique Sanctions–négociations pour s’inscrire dans une logique de négociations –concessions !
Aux autorités du Mali, nous lançons un appel pour qu’elles se penchent sur un réexamen éventuel de leur chronogramme tout en maintenant les grands objectifs du processus de refondation.
Liberté et Paix pour les peuples africains !
Que dieu protège l’Afrique !
Ouagadougou, le 10 janvier 2022
Dr Alain Dominique ZOUBGA
Président de l’AUTRE Burkina
Ancien ministre
Officier de l’Ordre national