« Burkina Faso, pouvoir, armée, ethnie et religion : comment éviter l’implosion ? ». C’est le titre du nouvel ouvrage du journaliste et écrivain Lookman Sawadogo. L’ouvrage a été présenté au cours d’une conférence de presse, à Ouagadougou, ce samedi 10 décembre 2022. Il traite de la mal gouvernance, de la rupture au sein de l’armée, de l’ethnie et de la religion comme les causes de la situation actuelle du Burkina.
Lookman Sawadogo, journaliste et écrivain a publié un essai politique sur la situation de crise que traverse le Burkina. Devant la presse, ce samedi 10 décembre à Ouagadougou, il est revenu sur les grandes articulations de son livre intitulé « Burkina Faso, Pouvoir, armée, ethnie et religion : comment éviter l’implosion ? ». Dans l’ouvrage de 154 pages, qui coûte 7 000 F CFA, l’auteur montre comment, selon lui, le Burkina s’est retrouvé dans une situation de crise généralisée et propose des pistes de sortie.
Le journaliste pense que le système actuel de gouvernance n’est pas favorable à « l’union sacrée » tant réclamée par les leaders politiques et d’opinion. Il appelle, dans son ouvrage, à un gouvernement d’union nationale. Aussi propose-t-il le fédéralisme pour sortir le pays de l’ornière. Il s’agit de donner le pouvoir et l’autonomie nécessaires aux grandes régions afin qu’elles puissent s’administrer librement. Ces États souverains seront coiffés par un État fédéral comme aux États Unis, au Nigeria, en Suisse et en Belgique.

Cette forme d’État s’impose, selon lui, au vu des velléités liées à la religion, à l’ethnie, à la communauté. Pour Lookman Sawadogo, le tabou n’a plus lieu d’être. Il faudrait regarder ces questions en face. « Le malaise social se caractérise par la crise générale de l’identité dont les conséquences se manifestent à travers plusieurs phénomènes sociaux dont les replis, la stigmatisation, la différenciation, ou la distanciation, sociale, les particularismes, le communautarisme, les extrémismes et les violences », s’est-il inquiété. Pour éviter « l’implosion », il faut prendre en compte ces aspects dans l’action publique et politique. Le cas du Nigeria avec une vice-présidence l’inspire dans ce sens. « On peut faire comme le Nigeria ou si le président est musulman, le vice-président est chrétien et vice-versa », a-t-il soutenu.
L’armée a échoué
L’essayiste est revenu sur la crise qui prévaut dans les rangs de l’armée burkinabè. Pour lui, « L’armée doit remettre le pouvoir aux civils car, dit-il, elle a échoué politiquement ». Avec deux coups d’Etat en l’espace de 8 mois, l’auteur explique que l’armée ne peut pas apporter la solution. Il lui recommande de résoudre les problèmes en son sein. Il avance : « Il y a une rupture, une cassure claire dans l’armée. Elle est divisée. Il y a même des risques de vengeance. L’armée doit se réconcilier, et vite ». Dans le nouveau système de gouvernement dont il a fait cas, cette dernière devrait occuper de grands postes de responsabilité pour s’occuper des questions sécuritaires stratégiques.
En rappel, Lookman Sawadogo, journaliste et écrivain est auteur de trois livres désormais. Ce dernier vient donc s’ajouter à « Se réconcilier ou périr » et « Les clés d’une vraie réconciliation : entre vérité, catharsis et renaissance ».
Par Nafongon Moussa TRAORE (Stagiaire)
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