Le Centre Valère Somé pour l’innovation politique (VSIP), a organisé une conférence publique ce jeudi 23 septembre 2021 à Ouagadougou sur le thème « Quelles contributions des imams et intellectuels musulmans ». Animé par le philosophe et formateur Bilal Ramadan, cette session d’échange a permis d’éclaircir les participants sur le terrorisme.
Le Burkina Faso est confronté au phénomène du terrorisme depuis pratiquement 2016. Pour la lutte contre ce phénomène, certains ont trouvé pour solution, le principe de la violence contre la violence. Si au Burkina Faso cette logique est soutenue par certains, d’autres par contre propose la négociation. Le philosophe Bilal Ramadan, animateur de la conférence publique organisé par le Centre Valère Somé pour l’innovation politique ce jeudi à Ouagadougou, appuie l’idée du dialogue. Pour lui, il faut reconnaître que l’insécurité que connaît le Burkina Faso n’a aucun lien avec le jihad musulman. Selon le philosophe, les causes du terrorisme au Burkina Faso sont d’ordres socio-économique et politique. « Ne prenez pas le terrorisme comme un mouvement musulman. Ce qui pousse les gens au terrorisme, c’est la misère », a-t-il insisté.
Pour lui, l’autre cause de l’insécurité dans les pays africains, c’est le fait de copier la France. « Le système français n’est pas bon. On doit avoir des systèmes propres à nous», a-t-il proposé. Bilal Ramadan a estimé que les imams et intellectuels musulmans doivent toujours travailler à cadrer et recadrer les fidèles. Ils doivent de son avis veiller à ce que les fidèles soient conscients que ce qui se passe au Burkina Faso est loin d’être du djihad. « L’islam est une religion de liberté, de grandeur et de justice. Les imams doivent avoir des discours de sensibilisation. Quand un imam se tait, s’il ne rappelle pas les principes de l’islam aux fidèles, il est complice», a-t-il déclaré. Pour le philosophe Bilal Ramadan, l’usage de la violence n’est point une solution au terrorisme. « Il faut négocier. Macron, Trump et Biden disent qu’il ne faut pas négocier. Pourtant, ils négocient avec les terroristes. Refuser de négocier, c’est refuser la paix. C’est donc dangereux de dire qu’on ne négocie pas», a-t-il ajouté.
Par Théophile Oliélé BAYALA (www.burkinanews.info)