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Crise sécuritaire dans l’Est : Les graves révélations d’Adolphe Lankoandé, maire de Bogandé 

Publié le

De passage à Ouagadougou, Max Adolphe Lankoandé, maire de la commune urbaine de Bogandé, a accordé un entretien à Burkinanews. Dans les échanges, l’homme évoque la situation sécuritaire qui prévaut dans la région de l’Est et ses nombreuses conséquences sur l’économie, l’Education, la santé. Il a fait de graves révélations sur la situation qui prévaut dans la zone. Lecture !

Burkinanews : La région de l’Est fait partie des deux régions les plus touchées par les attaques terroristes. Quelle est la situation à Bogandé ? 

Adolphe Lankoandé : La commune de Bogandé n’a pas été directement touchée par les attaques terroristes. Mais, nous avons subi les influences de ces attaques. Ces influences sont dues au fait que les hommes armés non identifiés traversent des zones. Ce qui fait qu’il y a des enseignants qui abandonnent les salles de classe. Il y a aussi des éléments des agents et fonctionnaires de l’Etat qui ont abandonné la zone parce que tout simplement ils ont été menacés. Cela est devenu très récurrent, sinon nous n’avons jamais subi une attaque en tant que tel.

Burkinanews : Vous évoquiez tantôt des influences des attaques sur votre commune. De quoi s’agit-il exactement ?

Adolphe Lankoandé : L’influence est négative parce que tout simplement,  les gens n’arrivent plus à se mettre au travail pour attaquer les chantiers de développement. Les gens sont beaucoup dans la peur. Beaucoup ont abandonné leurs activités et se sont retrouvés au centre de la commune qui est Bogandé. Cela fait qu’on n’arrive plus à gérer un certain nombre d’activités. Par exemple, au niveau de l’éducation,  on a un surpeuplement d’élèves dans la salle et ça devient très difficile à gérer. Si on prend l’exemple de l’année scolaire 2020-2021, on s’attendait à un effectif au primaire d’environ 2000 élèves pour le certificat d’étude primaire (CEP) et on se retrouve à près de 3500 élèves. Vous voyez que c’est un surpeuplement. C’est des situations auxquelles on ne s’attendait pas. Et quand on les a sous la main, on est obligé de les gérer.

Burkinanews : Peut-on avoir une idée du nombre d’écoles fermées dans votre commune ?

Adolphe Lankoandé : Je vais vous dire que quand on prend Bogandé à partir de Leora,  jusqu’à la frontière qui est la commune de Liptogo, un peu vers la province du Yagha,  les enseignants ont complètement abandonné les écoles, les seuls services étatiques qui sont toujours présents, c’est les infirmiers parce qu’on ne les menace pas. Les enseignants ont abandonné la zone.

Burkinanews : Quels sont les défis actuels de votre commune ?

Adolphe Lankoandé : Les défis actuels sont d’ordre divers. Dans le domaine de l’éducation où réellement,  on a une situation très cruciale. Nous nous demandons comment la rentrée à venir sera opérationnalisée. Nous sentons qu’il y a un abandon de toutes les écoles qui sont complètement à l’Est de la commune ;  ça pose un certain problème d’abstraction des effectifs que nous avons.  C’est un gros problème. Jusqu’à l’heure où nous parlons,  la situation sécuritaire ne nous donne pas garantie que nous ayons une rentrée scolaire vraiment paisible.

Burkinanews : Comment arrivez-vous à faire face à ces défis ? Bénéficiez-vous d’un appui ?

Adolphe Lankoandé : L’appui conséquent auquel on a pu bénéficier,  c’est l’accompagnement des partenaires à savoir le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’OCADES qui nous accompagnent ainsi que certains partenaires privés et techniques pour que nous puissions sortir de cette situation.

Burkinanews : Avez-vous un appel à lancer ?

Adolphe Lankoandé : L’appel est que les différents groupes puissent s’asseoir autour d’une même table,  échanger et mieux se comprendre.  Car si nous échouons dans le domaine de l’éducation, nous aurons perdu beaucoup. Par conséquent,  nous sommes en train d’aller dans une situation où on risque de ne plus trop maîtriser ce domaine, et ça ne sera pas intéressant pour tout le pays.

Entretien réalisé par Wendkuni Anselme SAWADOGO (www.burkinanews.info)

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