Depuis quelques semaines, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) suit avec beaucoup d’intérêt la lutte que mènent les travailleurs de l’Office National des Télécommunications (ONATEL) devenu Moov Africa Burkina. La crise a pris un tournant le 30 décembre 2022 lorsque la Direction Générale de l’entreprise a fait intervenir la Police. En effet, les forces de l’ordre ont pourchassé, gazé et violenté les travailleurs, engendrant des blessés. Certains travailleurs ont été interdits d’avoir accès à leurs bureaux et au siège de leur syndicat qui a par ailleurs été bouclé par les forces de l’ordre, en violation des textes en vigueur.
Cette lutte des travailleurs se justifie amplement au regard de la gestion de l’entreprise depuis sa reprise par Maroc Télécom. En effet, cette gestion est marquée par :
le non-respect du cahier de charges ;
les entreprises de sous-traitance ;
les transferts de capitaux en faveur de Maroc Télécom ;
le mauvais management de l’entreprise qui lui a fait perdre sa place de leader ;
la discrimination envers les travailleurs burkinabè ;
la discrimination envers les fournisseurs nationaux de la société ;
le refus d’un dialogue social sincère.
L’UAS soutient cette lutte qui, au-delà de la défense des droits et intérêts des travailleurs, est guidée par l’engagement à défendre les intérêts du pays.
Elle interpelle les autorités afin qu’elles se penchent sur la situation de l’ONATEL qui demeure un patrimoine national malgré sa privatisation. Il leur revient de veiller au respect du cahier de charges, des travailleurs et des fournisseurs nationaux.
Elles doivent surtout veiller à une bonne gestion de l’entreprise qui doit profiter, non pas seulement à Maroc Telecom mais aussi à l’économie nationale et aux populations. Du reste, le développement de l’entreprise figurait en bonne place dans les objectifs de sa privatisation.
Aux travailleuses et aux travailleurs de l’ONATEL et à leur syndicat, le SYNATEL, l’UAS exprime toute sa solidarité. Elle leur recommande de resserrer leurs rangs, de renforcer la détermination autour de leur direction, à savoir le bureau national.
Non à la violation des cahiers de charges !
Non à la mauvaise gestion des entreprises !
Non au mépris des travailleurs et de leurs organisations !
Non à la violation des libertés syndicales !
Ouagadougou, le 1er janvier 2023
Pour les Secrétaires Généraux :
Ont signé :
EL Hadj Inoussa NANA
Le Président de mois des centrales syndicales
Secrétaire Général/FO-UNS
Alain SOME
Le Président de mois des syndicats autonomes
Secrétaire Général/SYNTRAPOST