Le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a animé une conférence de presse ce vendredi 9 décembre 2022, à Ouagadougou. Objectif, décrire la situation qui prévaut au sein de l’ONATEL tout appellant le gouvernement à « prendre ses responsabilités ».
On en sait un peu plus sur le mouvement d’humeur que les travailleurs de l’ONATEL observent depuis le 17 novembre dernier. A l’occasion d’une conférence de presse ce vendredi 9 décembre 2022, le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) en a expliqué les raisons. Cette situation serait liée à des changements depuis la privatisation de l’entreprise en 2006. Selon les travailleurs, depuis que Maroc Télécom a pris les commandes, l’ONATEL a perdu sa place de leader du fait d’une insuffisance d’investissements. Les Marocains auraient réduit leurs investissements dans le développement de la société autrefois purement étatique. Pour eux, l’entreprise marocaine ne respecte pas les termes du contrat. « Le cahier des charges n’est pas respecté », a déploré Kafando Bonaventure, travailleur de l’entreprise.
Le syndicat dénonce également « la sous-traitance » au sein de cette société de télécommunication qui, selon lui, ne recrute pas mais fait appel le plus souvent à des prestataires de service. Selon Kafando Bonaventure, l’entreprise « jadis pourvoyeuse d’emplois a cessé de l’être car les derniers recrutements datent de 2009 ». En plus de ces raisons, le SYNATEL déplore un traitement disproportionné réservé aux entreprises de sous-traitance et fournisseurs nationaux. Le syndicat brandit également des appels d’offre « abandonnés » par les dirigeants qui, pour eux, étaient de grands projets pouvant sortir l’entreprise de sa position actuelle.
Le secrétaire général du SYNATEL, Souleymane So, a soutenu également que les Burkinabè ne sont pas traités sur le même pied que les expatriés marocains qui travaillent dans l’entreprise. « On nous traite comme des sous-hommes », a-t-il regretté. Il avance également que la direction générale a vendu une partie du patrimoine de l’onatel. Toute chose qui constitue l’un des points de désaccord entre le top management et le personnel. Il en veut pour preuve « un des terrains dans la ZACA vendu clandestinement ».
Pour le syndicat national des télécommunications, l’Etat devrait se saisir de la situation car, soutient-il, l’ONATEL reste une société étatique car l’État y est toujours actionnaire. À cet effet, le secrétaire général a invité la population à accompagner sa structure pour faire entendre la cause. Il promet que d’autres actions sont en vue si rien ne change.
Par Nafongon Moussa TRAORE (wwwburkinanews.info)