L’association Thomas Sankara et les chefs coutumiers ont donné leur lecture de la situation nationale, au cours d’une conférence de presse tenue le 4 septembre 2021 à Ouagadougou.
Le pays des Hommes intègres vit une situation difficile marquée, entre autres, par les attaques terroristes. Face à cette situation, les chefs coutumiers et l’association Thomas Sankara veulent apporter leur contribution. C’est dans cette optique qu’ils ont animé une conférence de presse pour donner leur lecture de la situation nationale. Pour eux, l’entourage du président est rempli de personnes qui ne sont pas venues pour la construction du pays mais pour leurs propres intérêts. Se prononçant sur le foncier, Thibault Nana, porte-parole du collectif, a marqué son opposition face à la politique de retrait des terres aux mains des vrais propriétaires terriens. Il dit être contre cette politique parce que par le passé, dénonce-t-il, une politique similaire avait aux maires qui s’étaient accaparé les terres qu’ils ont vendues aux plus offrants. « Cela ne doit pas se passer comme cela parce que nous avons vu cela de par le passé. Si maitre Sankara dit que même s’il y aura tremblement de terre, eux, ils ne vont pas reculer, je dis non. Ils doivent s’abstenir. Nous avons vu des gens qui ont pris des décisions plus rudes que ça mais qui sont revenus en arrière. S’il persiste, nous allons ensemble avec les chefs de terres marcher », a mis en garde Thibault Nana.
Par ailleurs, Thibault Nana a démontré que le retrait des parcelles des sociétés immobilières pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’économie du pays. « Elles prennent des crédits en banque pour leurs business de parcelles. Comment feront les sociétés pour rembourser les banques et la clientèle ? Si les banques tombent, l’économie sombrera et le pays aura du mal à se redresser», a-t-il analysé.
Les conférenciers ont souhaité la réouverture rapide des frontières terrestres pour faciliter les échanges et lutter contre la vie chère. « Fermer les frontières, c’est pénaliser le peuple. Aujourd’hui, ceux qui veulent aller à Abidjan pour nous apporter du gari ou du manioc ne peuvent plus y aller. Ceux qui doivent venir ici chercher des poulets ne peuvent pas aussi. Si la vie est chère, c’est justement par rapport à la fermeture des frontières », a fait remarquer Thibault Nana. Concernant la lutte contre le terrorisme, les conférenciers ont regretté le fait que l’on envoie des jeunes sur les champs de bataille. « Ils envoient des jeunes sur le terrain de bataille alors que les hauts gradés sont dans leurs véhicules et maisons de luxe et qui passent leur temps à dire qu’on ne cédera pas même un seul mètre du territoire », s’est insurgé Thibault Nana.
Par Youmanli Joël THIOMBIANO (www.burkinanews.info)