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Burkina : Et si on célébrait nos héros tombés autrement que par un deuil national?

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Ceci est une réflexion d’un citoyen burkinabè, Prosper Bassono sur le deuil national. Ce dernier estime qu’il faudrait revoir la manière de célébrer ou de rendre hommage aux Burkinabè qui périssent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

« Un deuil national… à quoi cela sert encore dans notre contexte ??? », c’est la première question que nous avons posée à Salif Tiendrébéogo lorsque nous l’interrogions sur la nécessité ou pas de décréter un deuil national suite à la mort de 14 militaires dans une attaque terroriste au petit matin du 04 Octobre 2021. La question mérite pourtant d’être posée, lorsque l’on considère le chiffre des victimes. Et il est tout à fait légitime de considérer que chaque Burkinabè qui tombe pour la défense de la patrie mérite une attention à la hauteur de son sacrifice. Mais le deuil est-il toujours l’expression majeure, voire suprême de notre attention et ou de notre reconnaissance au sacrifice ? Au regard de l’évolution progressive de la situation, nous sommes tentés de répondre par la négative.

En effet, le dernier deuil en date (suite à l’attaque du convoi sur l’axe Dori-Arbinda) nous renseigne que cette formule tend à perdre sa teneur et son respect laisse à désirer. 10 ans en arrière, un deuil avait tout son sens rien qu’au regard de son caractère inhabituel et de la solennité. Mais la situation sécuritaire qui a été imposée au Burkina Faso depuis 6 ans maintenant, en plus de son corolaire de conséquences connues et manifestes, semble avoir eu raison aussi de certaines prescriptions légales du fonctionnement de notre nation. « Je crois qu’il faut que les autorités voient comment mieux célébrer nos héros, au lieu de passer leur temps à décréter des deuils » ; c’est la suite de la pensée de M. Tiendrébéogo. Pour approfondir sa réflexion, l’on peut se poser la question de savoir quel message nous envoyons aux terroristes si notre quotidien c’est de faire des deuils ? Un peuple faible, pleurnichard ? Pourtant nous savons tous que ce n’est pas le cas. Chaque Burkinabè qui s’engage dans le combat contre le terrorisme, corps habillé ou pas, est d’office un héros et nous devons tous l’intégrer. Et lorsqu’il tombe pour la patrie, il apparait plus logique de le célébrer que de le pleurer. La nation doit célébrer désormais ses héros.

Le Burkina Faso est en guerre, et des Burkinabè tomberont peut-être encore pour la Patrie. Mais le plus important, c’est que les terroristes seront combattus et poursuivis jusque dans leur dernier retranchement. L’initiative des récentes frappes aériennes aux alentours de Mansila nous donne de réels espoirs de croire en la montée en puissance de notre armée et de nos forces de sécurité intérieure. Mais ce qui encore plus important, c’est de retenir que nous gagnerons cette guerre rapidement lorsque chaque Burkinabè comprendra que ce n’est pas la guerre d’une armée, des forces de sécurités ou d’un gouvernement. C’est notre guerre et nous devons oser lutter ensemble, pour savoir vaincre ensemble et célébrer nos héros ensemble !

 Prosper Bassono, citoyen burkinabè

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