En marge de la cérémonie de remise des documents de bases des assises de l’éducation aux gouvernements des régions ce jeudi 16 septembre 2021, le ministre en charge de l’Education nationale s’est exprimé à nouveau sur la fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré. Lisez en intégralité ses propos que nous avons recueillis.
« Concernant les choix d’établissement que les personnels devraient faire, tout le monde a fait son choix. Sauf un qui est souffrant d’une maladie chronique et donc hospitalisé. On va gérer sa situation après. Je me suis engagé auprès des partenaires sociaux quand ils sont venus me voir. Je les ai rassurés. Ils ont dit que c’était gênant qu’on puisse déplacer des personnes à deux jours de la rentrée dans d’autres régions. On va travailler à les redéployer dans la région du Centre en tenant compte au maximum des choix qu’ils ont faits. A ce niveau, je pense qu’il n’y a plus de soucis. Ça se passe très bien.
Pour les élèves, nous avons 1979 élèves qui ont fait des choix accompagnés de leurs parents. Il y a 222 qui n’ont pas répondu à l’appel. Mais il y a certains promoteurs privés qui nous ont dit qu’il y a des élèves qui sont venus s’inscrire. On a achevé la répartition des élèves dans les établissements et demain au plus tard (vendredi 17 septembre, ndlr), les résultats seront connus aussi bien sur les réseaux sociaux que nos sites. Et on pourra dès lundi lever la mesure de suspension des recrutements pour complément d’effectif parce qu’il y a beaucoup d’établissements qui ont encore des possibilités pour recruter des élèves.
On m’a donné des instructions fermes de relever le défi de la réouverture du lycée Philippe Zinda Kaboré pour la rentrée scolaire 2022-2023 entièrement rénové avec extension pour qu’il devienne un lycée d’excellence. On va faire le travail. Jai déposé un dossier en Conseil des ministres pour qu’on choisisse entre lycée scientifique d’excellence et lycée technique et professionnel. D’ici deux semaines, je pense qu’on le saura et on va commencer le travail. Nous avons rencontré les autorités morales, la FAIB et le Clergé, et nous rencontrons la communauté coutumière demain (vendredi 17 septembre, ndlr). Nous avons rencontré les syndicats, l’association des anciens élèves du lycée Philipe Zinda Kaboré qui ont demandé à adhérer véritablement et qu’ils souhaiteraient être associés à la mise en œuvre du projet. Il y a eu une rencontre hier avec des soit disant parents d’élèves. Et, c’est la première fois depuis la fermeture du Zinda que j’ai reçu le président de l’Association des parents d’élèves du Zinda en charge de voir le président régional, l’UNAPES-B et d’autres structures. On s’est très bien compris et je pense que les choses vont aller dans le très bon sens.
Pour ce qui est du lycée départemental Pissiga dans la région du Centre-est, il restera fermé pour l’année 2021-2022. Le gouverneur du Centre-est sait très bien ce qui s’est passé. Il s’agit de niveaux de violences inacceptables. Donc, nous allons le maintenir fermé. Tant que les parents d’élèves ne vont pas faire une démarche sincère, nous n’allons pas ouvrir cet établissement. Nous avons déjà redéployé nos professionnels jusqu’à ce que l’endroit nous garantisse une bonne sécurité. Les élèves ont demandé premièrement la suppression du sujet unique, le retrait de l’organisation du baccalauréat par le ministère actuel et exigé que les vacataires qui ont été affectés soient révoqué en souhaitant qu’on reprenne leurs enseignants qui ont refusé de faire les cours parce qu’ils ont trouvé que le taux des heures calculées et celui des heures n’était pas bon. Et enfin ils ont exigés 1000 francs de perdiems par session de Conseil de gestion parce qu’ils y prennent part. Quand ils commencent à demander des perdiems, il faut très vite arrêter ça et c’est ce que nous avons fait avec l’accompagnement des gouverneurs. Nous allons leur demander de maintenir cette fermeté pour la rentrée qui vient. S’il y a des élèves qui déconnent, on va les recadrer. Si ça ne marche pas, on les met de côté et on avance. Personne ne va prendre en otage notre système éducatif ou profiter de sa position pour déstabiliser le système. On ne sait jamais de quoi demain sera fait mais nous, en tout cas, nous croyons et nous préparons tranquillement la rentrée ».
Par Youmanli Joël THIOMBIANO (www.burkinanews.info)