Message du président du Faso a la nation : Les Burkinabè veulent désormais plus de pragmatisme !

Ceci est la réflexion d’un citoyen burkinabè sur le message à la nation du président du Faso prononcé dans la nuit du jeudi 25 novembre dernier.

L’attaque menée par des djihadistes dans la matinée du 14 novembre 2021 à Inata, dans la région du Sahel, et qui a fait 57 victimes dont 53 gendarmes, est la plus meurtrière qu’ont subi les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina depuis l’accession à la magistrature suprême de Roch Marc Christian Kaboré. Une situation difficilement digérable par les Burkinabè qui ne savent plus où donner de la tête désormais. Et près de deux semaines après, le président du Faso s’est adressé à la Nation. Un discours très attendu surtout dans le fond et à ce niveau, ils sont nombreux, les Burkinabè qui semblent avoir trouvé une certaine satisfaction. En effet, il s’est montré un peu plus pragmatique dans ses propos que lors de ses précédents messages. Des suites de l’enquête sur l’attaque d’Inata, il affirme que le rapport lui sera remis le mardi 30 novembre 2021 avant de souligner qu’il en tirera toutes les conséquences à travers des sanctions disciplinaires et surtout judiciaires appropriées. Et d’ordonner la présence active et effective des chefs militaires sur le théâtre des opérations aux côtés de leurs soldats. Donc fini la bureaucratie critiquée depuis belle lurette de bon nombre d’officiers pendant que les soldats sont abandonnés à eux-mêmes sur le terrain. Pour accompagner cette nouvelle démarche, le président du Faso a évoqué des changements au sein des FDS où il se rend finalement de nombreux dysfonctionnements. Certes, il a fait cas d’une équipe gouvernementale beaucoup plus soudée et resserrée mais, là où le premier magistrat burkinabè fait un pas de plus, c’est le fait d’annoncer qu’il aura, dans quelques jours, une concertation avec les autorités judiciaires et l’Autorité supérieure du contrôle de l’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE-LC) pour une opération mains propres contre la corruption.

Pourquoi ne pas croire une fois à la bonne foi et la sincérité

De belles annonces mieux qu’auparavant mais dont l’opinion n’est pas étrangère puisque ce sont des faits connus depuis toujours du commun des mortels burkinabè. Mais là, il est plus que rassurant et il s’agit désormais de passer aux actes pour montrer sa bonne foi d’aborder un nouveau virage et faire renaitre le crédit de confiance qui semble avoir pris un coup. Cette fois-ci, on peut l’affirmer, le chef de l’Etat a plus que fait preuve de bonne foi dans son adresse. Au-delà d’un homme qui a visiblement pris un coup au moral, c’est un président du Faso qui prend la ferme décision d’assumer en montant au front pour mettre fin à ces dysfonctionnements inexplicables, inacceptables, incompréhensibles et intolérables à tous les niveaux de la gouvernance du pays. Une conviction à traduire dans les faits et ne pas hésiter à sanctionner même ses plus proches collaborateurs et amis qui auront failli dans leurs gestions ou auteurs de crimes économiques. Face à cette sincérité du chef de l’Etat dans ses propos et dans l’attente de la matérialisation de ceux-ci, on aurait pu faire ce petit effort de patriotisme et en faisant l’économie des manifestations de ces derniers jours pour donner de la sérénité au président du Faso dans ses prochaines prises de décisions annoncées. Une façon de l’attendre au prochain virage s’il ne fait pas preuve de réalisme politique face au peuple. Roch Marc Christian Kaboré est à son deuxième et dernier mandat et donc, rien et absolument rien ne devrait l’empêcher de frapper dans la fourmilière pour plus d’espérance dans la gouvernance du Burkina.

J.C.O

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