
Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) était face à la presse, ce jeudi 9 septembre 2021, à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, les échanges ont porté sur les grandes questions qui ont animé les débats durant ces dernières semaines au Burkina Faso.
Déjà dans une situation sécuritaire très inquiétante depuis des années, le Burkina Faso connaît selon le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG), plusieurs autres difficultés qui doivent être traitées avec une grande sérénité. Pour le président du CISAG Issiaka Ouédraogo, le pays a de plus en plus mal à sa cohésion. « C’est pourquoi après avoir longtemps interpellé les autorités sur cette question, nous saluons les annonces relatives à la mise en branle d’une stratégie nationale de sécurité, et nous espérons que cette première pierre posée ne sera pas la dernière », a -t-il confié. Cependant, il dit être surpris de constater qu’en même temps que le gouvernement prône l’apaisement sur le front social, il met en œuvre une idée aussi « impopulaire » que surprenante comme la mise entre parenthèses du lycée Zinda Kaboré. Pour lui, il y a eu des violences dans cet établissement en lien avec les contestations contre le projet de réforme, mais force est de reconnaître que ce lycée est un grand symbole pour le pays. Cette décision de fermer l’école est de son avis à la fois grave et surprenante car, dit-il, elle est entérinée à la veille d’un forum censé remettre la sérénité dans le monde éducatif .
Pour le président, certaines élites ont des défaillances dans l’exercice de leur fonctions. « Quand on regarde que le ministre de l’Education affirmait que les réformes seront appliquées en 2022 et qu’on les applique cette année, c’est très grave. Je pense que le président doit se débarasser de certains ministres», a-t-il ajouté. Le CISAG s’est egalement réjoui de la tournure prise par les événements spectaculaires récents dans l’espace économique du pays, avec notamment la mise hors de cause du président du patronat burkinabè, Apollinaire Compaoré et le PDG de CIMFASO, Inoussa Kanazoé. Selon Issiaka Ouédraogo, le Burkina Faso n’a pas la culture de magnifier l’image de ses grands entrepreneurs. Pour lui, ces chefs d’entreprises, conquérants et faiseurs d’emplois pour le pays ne sont pas honorés à leur juste valeur. « En cela, nous demandons au gouvernement d’y veiller ardemment, en donnant à ces entrepreneurs les moyens nécessaires en terme de statut, mais également en termes de soutien institutionnel, en vue d’un rayonnement encore plus grand que celui qu’ils ont en ce moment, au plan sous régionale et international », a-t-il lancé.
Se penchant sur les récents débats autour de la désignation des commissaires de la CENI, le CISAG estime qu’une réforme s’impose afin de rendre cette institution totalement technique, professionnelle et indépendante du système politique partisan. « Cette réforme peut s’opérer de différentes manières. « Primo, bâtir une CENI au sein de laquelle ne siègeront que les représentants des communautés religieuses et des organisations de défense des droits humains. Secundo, bâtir une administration électorale professionnelle et permanente. Tertio, regrouper les deux précédentes formules en une seule», a-t-il proposé tout en précisant que les composantes politiques peuvent participer en qualité d’observateurs. Pour Issiaka Ouédraogo, les dépenses électorales pèsent lourdement dans le budget de l’Etat alors qu’il est possible d’organiser des élections à moindre coût. « Pour cela, le CISAG recommande que le fichier de l’ONI soit à la fois celui qui est utilisé pour les opérations électorales. Dans ce cas, la CNIB deviendra le seul document de votation », a proposé le président tout en invitant le gouvernement à revoir les modalités de financement des campagnes électorales toujours dans le but de minimiser le coût des élections.
Par Théophile Oliélé BAYALA (www.burkinanews.info)
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