Fermeture du lycée Zinda Kaboré : Les délégués du personnel appellent Ouaro à revoir sa position

Les délégués du personnel du lycée Philippe Zinda Kaboré ont critiqué la fermeture du l'établissement

Les délégués du personnel du lycée Philippe Zinda Kaboré ont estimé, au cours d’une conférence de presse ce jeudi 2 septembre, que la fermeture du lycée était une régression de la qualité de formation au Burkina Faso. Ils ont également fait savoir que l’affectation brusque des enseignants en passant par l’insuffisance des places et l’éloignement  des points d’accueil des élèves, était une mauvaise inspiration de la part du ministre Stanislas Ouaro.

Mis à l’écart dans les prises de décisions du lycée Philippe Zinda Kaboré jusqu’à l’annonce de sa fermeture, les  délégués du personnel dudit estiment que cette décision découle d’une volonté de ‘’détruire’’ un établissement historique en usant de « faux éléments ». « Ce n’est pas une question d’intérêt personnel ici. Il faut voir  l’action hautement politique qui  justifie la fermeture du Zinda et les conséquences néfastes pour le  personnel, les parents d’élèves, les élèves et le peuple de façon général », a déploré Atoguikibélé Gonga, membre du groupe des délégués. Revenant sur le motif lié à la perte des données, il a laissé entendre que « les données sont restés intactes » et que « il n’y a pas d’argument tangible pour fermer le Zinda ».

Les délégués du personnel du lycée Philippe Zinda Kaboré ont critiqué la fermeture du l’établissement

Pour les délégués,  la  mesure de fermeture du lycée Philippe Zinda Kaboré depuis le 24 mai 2021 répond à un souci de remettre en cause les avantages auxquels les acteurs du système éducatif prétendent. Ils pointent du doigt la difficulté pour le gouvernement d’appliquer un protocole d’accord qu’il a signé avec les enseignants, l’incapacité à faire fonctionner les cantines scolaires malgré les milliards (17 milliards en 2020) investis par l’Etat, les tentatives de supprimer le second tour et la transformation du bac en diplôme de fin de cycle.

Tous accusent Alexis Kyelem, l’ancien proviseur, d’avoir façonné la crise par sa « méthode de commandement militaire » qui a dégradé l’atmosphère au sein de l’établissement. « Si nous sortons maintenant, c’est parce que l’heure est grave. Après les conseils, on a vu les données, et c’est là qu’on n’a vu qu’il y avait un grand mensonge qui se menait depuis le début. On attendait la réouverture pour régler les comptes. Et à notre grande surprise, on nous dit que l’établissement est fermé », a soutenu Salimata Ouédraogo. Pour elle,  « ce ne pas les élèves qui sont visés mais autre chose dans la fermeture du lycée».

Le porte-parole du personnel du lycée Zinda Kaboré, Karim Toussakoé

Les délégués redoutent que la fermeture du lycée qui compte environ 4000 élèves et  qui recrute chaque année  environ 1000 élèves aura d’énormes conséquences sur la recherche de place, le sort du personnel contractuel, les gardiens, la cantinière etc. « Les autres lycées sont touchés parce que ces établissements ne peuvent plus recruter des élèves. Au deuxième jour, les lycées Paspanga,  Bogodogo, Marien Nguabi, Nelson sont déjà pleins. Comment est ce que ces enfants vont se débrouiller pour aller à l’école ? », s’interroge les délégués.

A la question des affections des enseignants, les délégués s’insurgent contre le choix de la période d’affectations. «  Comment un fonctionnaire  peut être affecté par l’Etat à quelques jours de la rentrée ?», se questionne Karim Toussakoe, le porte-parole des délégués.  Pour lui, une affectation se fait en concertation avec les partenaires.  « Eux-mêmes ne respectent pas les règles qu’ils ont fixées. En principe, dans le mois de septembre, sauf en cas de forces majeures, il ne peut pas avoir des affectations de grande envergure. Pire, il y a des gens qui ont fait le concours spécialement pour la région du Centre. C’est leur droit de dire non à aller ailleurs qu’au Centre », renchérit Atoguikibélé Gonga.

Les délégués prévoient une mobilisation  générale dans les prochains jours si rien n’est fait pour la résolution du problème.

Par Youmanli Joel THIOMBIANO (www. burkinanews.info)

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