Droits des travailleuses domestiques : les enjeux d’un engagement collectif identifiés

Le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (CRADESC) a organisé, ce lundi 12 septembre 2022, à Ouagadougou, un atelier de partage des résultats de l’étude sur les droits des travailleuses domestiques en Afrique francophone en général, et au Burkina Faso en particulier. Cet atelier devrait déboucher sur la mise en place d’un comité de pilotage du cadre de concertation pour la défense de ces travailleuses.

« Les travailleuses domestiques rencontrent mille problèmes dans les foyers » ! C’est l’amer constat fait par la présidente de l’Association pour la défense des aides ménagères et domestiques (ADDAD Burkina), Sakinatou Ouédraogo. En effet, énumère-t-elle, entre abus sexuels, faible rémunération, longues heures de travail, bastonnades, injures et manque de couverture sociale, ces dernières peinent à joindre les deux bouts. Cette situation déjà difficile s’est détériorée davantage lorsque la pandémie de la COVID 19 est survenue. « 74% des travailleurs domestiques étaient exposés à la pandémie covid 19 sans pour autant avoir accès au vaccin et aux équipements de protection », a confié la présidente du Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (CRADESC), Dr Fatima Diallo.

Pire, a reconnu Issoufou Ouédraogo, inspecteur du travail, toutes ces injustices se font sous le regard impuissant de l’Inspection du travail. « C’est une catégorie de travailleurs qui est un peu oubliée. Leurs lieux de travail, ce sont des espaces où les agents de l’inspection du travail ne peuvent pas accéder. Elles sont maltraitées sans que l’Inspection du travail ne puisse leur apporter assistance », a-t-il confessé.

                                                 La présidente du CRADESC, Dr Fatima Diallo

Dans ces conditions difficiles de vie et de travail, ces travailleuses domestiques, au nombre de 44 512 selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) de 2021, peuvent compter sur le soutien du CRADESC. En effet, le centre a mené une étude sur le niveau de respect des droits économiques, sociaux et culturels des femmes et filles travailleuses à Ouagadougou.

Cette étude a été suivie de la rédaction d’un rapport qui non seulement détermine le cadre juridique régissant le travail domestique, mais évalue le niveau d’application effective en fonction de la situation de travail. En outre, les recommandations issues de cette étude constituent un puissant levier pour faire le plaidoyer nécessaire pour une meilleure protection des droits des travailleuses domestiques.

                               La présidente de l’Association des femmes juristes du Burkina, Dr Fatima Diallo

C’est pour favoriser une mise en œuvre effective des résultats de cette étude que le CRADESC, en collaboration avec les partenaires, a organisé, ce lundi 12 septembre 2022 à Ouagadougou, l’atelier de partage des résultats de l’étude sur les droits économiques, sociaux et culturels des travailleuses domestiques au Burkina Faso.

Cet atelier, selon la présidente du CRADESC, Dr Fatima Diallo, vise à valider et partager le rapport technique de l’étude sur la documentation des violations des droits des travailleuses domestiques. De façon spécifique, les participants ont procédé à un examen critique du rapport et fait des suggestions. Ils ont également identifié les opportunités de synergie pour un meilleur plaidoyer. Par ailleurs, l’atelier a permis d’identifier les enjeux d’un engagement collectif autour de la protection des droits des travailleuses.

Les participants sont issus, entre autres, d’organisations de défense des droits des femmes, d’agences de placement, de syndicats et de leaders communautaires

Pour la réussite de l’atelier, la contribution de l’Association des femmes juristes du Burkina a été bénéfique. Selon la présidente de ladite association, Marie Yonli, le rôle de sa structure a été de « éclairer les participants sur la thématique afin que le projet de convention initié depuis 1997 puisse être mis en application ». Dans la perspective de ratification du projet, l’atelier devrait déboucher sur la mise en place d’un comité  de pilotage du cadre de concertation pour la défense des travailleuses domestiques. Ce comité devrait être institué le mardi 13 septembre 2022.

Par Shady COULIBALY (www.burkinanews.info)

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