
Le chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo a reçu en audience ce lundi 12 juillet 2021 à Ouagadougou, le ministre de la santé Charlemagne Ouédraogo. Une rencontre au cours de laquelle les échanges ont porté sur les préoccupations sanitaires du moment, notamment le processus de vaccination contre la Covid-19.
Officiellement lancé le 2 juin 2021, le processus de vaccination contre la maladie à coronavirus au Burkina Faso fait l’objet d’une polémique. Conçu en quelques mois et reconnu efficace à 70 %, le vaccin que le Burkina Faso a choisi à savoir l’AstraZeneca a suscité un doute au sein de la population.
Le chef de file de l’opposition politique Eddie Komboïgo a, à plusieurs reprises, interpellé le gouvernement quant à son efficacité. Afin de le rassurer sur la qualité du vaccin, le ministre de la Santé Charlemagne Ouédraogo était dans les locaux du CFOP. Lors de son plaidoyer, le coût de la lutte a suscité la réaction de Eddie Komboïgo. C’est en effet une enveloppe de 62 186 636 936 F CFA que demande le département de la santé.

Mais à ce jour, 22 733 040 927 F CFA ont été mobilisés et 39 453 596 009 F CFA doivent être décaissés pour la suite de la mise en œuvre de l’opération. Une somme que le chef de file de l’opposition a jugé exorbitante. « Pour une maladie qui ravage peu on mobilise une telle somme. Il y a des maladies comme le paludisme qui ravagent plus que la Covid-19. Je me demande si c’est le Burkina qui fait le choix de sa politique sanitaire ou si c’est des institutions internationales. Si tel est le cas, il faut rappeler que je Burkina Faso est un pays indépendant», déclare le CFOP.
Des inquiétudes
Parlant de l’AstraZeneca, le temps de sa conception et ses effets secondaires laissent le CFOP inquiet. « Il y a un taux inquiétant d’effets secondaires que la maladie émet. Je ne sais pas s’il y a un mécanisme de suivi. Quels sont les laboratoires que nous avons quand nous recevons ces types de médicaments ? Quelles sont les analyses que nous avons faites de plus ? », s’interroge-t-il.

Une série de questions dont le ministre de la santé Charlemagne Ouédraogo a bien voulu apporter des éléments de précision. Pour lui, le processus de lutte contre la maladie, demande une somme colossale. Mais face à ses conséquences, il faut oser. « Je sais que le CFOP est conscient de la conséquence économique de la fermeture des frontières. A cause de la Covid-19 nous avons perdu en une année plus de 500 milliards. Acceptez de nous accompagner. Nous risquons de perdre plus que ce que nous prévoyons.», affirme le ministre.
D’autres vaccins attendus
Sur la question liée aux effets secondaires, le ministre rassure également « L’AstraZeneca comme tous les autres médicaments a des effets secondaires. Ce n’est pas pour ces effets que nous allons arrêter le processus. Jusqu’à présent, personne n’est morte des suites du vaccin ici. Faite-nous confiance », confie-t-il au CFOP. Pour lui, le Burkina Faso attend d’autres vaccins au cours du mois d’août.
Ce sont, de son avis, le vaccin Johnson et Johnson offert par le président américain et Sinopharm offert par la république populaire de Chine. La première dose de l’astraZeneca n’ayant couvert qu’une partie de la population, le vaccin Johnson et Johnson prendra en compte plus de citoyens . « Les déplacés internes seront pris en compte dans la deuxième vague. Nous allons les favoriser en leur administrant le Johnson et Johnson qui est très fort. Ça leur permettra d’être largement à l’abri en une seule dose», ajoute-t-il. Il invite donc le CFOP à se faire vacciner pour donner l’exemple à plus d’un, afin de permettre au Burkina Faso de faire face à toute vague de coronavirus. « Nous l’avons écouté attentivement et nous avons eu raison de douter de la qualité du vaccin. Nous savons ce que c’est qu’un vaccin, mais là, il y a une particularité. Nous allons accompagner le MSL mais nous attendons le Johnson et Johnson », conclut le CFOP.
Par Théophile Oliélé BAYALA et Latifatou KABORE (stagiaire)
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